La CNAM tire la sonnette d’alarme sur une montée inquiétante de fraudes liées aux fausses ordonnances, qui alimentent un trafic organisé de médicaments. Cette activité illégale, au-delà de menacer la Santé Publique, cause un préjudice financier significatif à l’Assurance Maladie, fragilisant le système de Sécurité Sociale français.
Fraude médicale en hausse : comment la CNAM détecte les fausses ordonnances
En 2025, le recours massif aux faux documents médicaux augmente de manière alarmante. Plus de 15 000 alertes ont été émises par les pharmaciens via le téléservice Asafo-Pharma, instauré depuis l’été 2024. Dans près des trois quarts des cas, il s’agit effectivement d’ordonnances falsifiées.
Cette vigilance accrue des officines permet à l’Assurance Maladie d’éviter désormais plus de 13 millions d’euros de pertes dues à la fraude, contre 8 millions en 2022.
Le fonctionnement d’Asafo-Pharma dans la lutte contre la fraude
Développé pour sécuriser les prescriptions médicales, ce système informatique accessible via Ameli offre aux pharmaciens un outil efficace pour vérifier la validité des ordonnances et signaler toute suspicion en temps réel à la CNAM.
Ce mécanisme limitant la circulation des faux documents renforce la traçabilité grâce à des prescriptions numériques dotées de QR codes, bientôt obligatoires à l’échelle nationale.
| Année | Alertes émises | Fraude évitée (€) | Taux d’ordonnances falsifiées |
|---|---|---|---|
| 2022 | 10 200 | 8 millions | 72% |
| 2024 | 15 000+ | 13 millions | 75% |
Trafic de médicaments : un fléau aux répercussions multiples
Outre la fraude financière, ces faux ordonnances soutiennent un trafic à la fois national et international. Des médicaments onéreux, notamment des traitements substitutifs aux opiacés, se retrouvent dans des circuits parallèles, exposant les patients à de graves risques sanitaires.
La CNAM met en garde contre l’impact de ce trafic sur la santé publique, rappelant que la sécurisation des prescriptions est un enjeu crucial.
Renforcement des mesures et rôle des pharmaciens dans la prévention
Face à ce défi, l’Assurance Maladie a renforcé ses équipes de lutte anti-fraude et intensifie les contrôles sur terrain. Les pharmaciens, en première ligne, sont incités à utiliser pleinement les dispositifs numériques et rester vigilants afin d’interrompre les circuits frauduleux.
| Mesures mises en œuvre | Objectifs | Impact attendu |
|---|---|---|
| Déploiement d’Asafo-Pharma | Détection précoce des fausses ordonnances | Réduction des fraudes et des abus |
| Ordonnances numériques QR code | Traçabilité renforcée | Interruptions des trafics parallèles |
| Enquêtes approfondies | Identification des réseaux frauduleux | Sanctions accrues |
La collaboration avec Santé Publique France et l’impact sur la Carte Vitale
Les efforts conjoints de la CNAM et de Santé Publique France amplifient la portée de la lutte contre ces dérives. Cette synergie favorise une meilleure identification des fraudes et préserve la confiance dans le système de Sécurité Sociale.
Les prescriptions validées via la Carte Vitale gagnent en fiabilité, limitant ainsi les incidents liés à la fraude médicale. Les usagers bénéficient d’une protection renforcée contre les abus qui entament la solidité de l’Assurance Maladie.
Perspectives et innovations à venir
Le développement d’outils numériques et la mise en place d’une collaboration renforcée entre les acteurs de la santé amorcent une nouvelle phase pour sécuriser au mieux les prescriptions médicales.
Une vigilance collective reste essentielle pour préserver la santé publique et garantir une prise en charge de qualité, fidèle au principe d’équité du système français de santé.
Ces alertes successives ont montré que la lutte contre la fraude médicale passe nécessairement par l’expertise numérique et la coopération étroite entre pharmaciens, professionnels de santé et organismes comme l’Assurance Maladie et la CNAM.


