Audition cruciale du Président de l’Assurance Maladie face à la Commission des affaires sociales
Le 22 octobre, Thomas Fatôme, Directeur général de la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CNAM), était auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat. Cette prestation intervient dans un contexte d’examen intense du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, période marquée par des débats passionnés sur la maîtrise des dépenses de santé.
Le Directeur général a dû répondre aux questions des parlementaires portant principalement sur l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM). Malgré une limite fixée pour contenir ces dépenses, un dépassement de plus d’un milliard d’euros a été enregistré, ce qui soulève de sérieuses préoccupations sur l’équilibre budgétaire.
Les défis financiers face à l’ONDAM dépassé
Le dépassement de l’ONDAM illustre des tensions entre besoins croissants de la population et contraintes budgétaires strictes. Pour 2025, la pression sur le budget de la Sécurité sociale est amplifiée par des facteurs tels que l’augmentation des coûts des traitements, l’évolution démographique et l’intensification de la consommation de soins.
| Élément | Objectif ONDAM 2025 (en milliards €) | Dépenses réelles 2025 (en milliards €) | Dépassement (en milliards €) |
|---|---|---|---|
| Soins de ville | 95,0 | 96,2 | +1,2 |
| Hôpital | 80,5 | 81,6 | +1,1 |
| Médicaments | 20,0 | 21,8 | +1,8 |
| Total | 195,5 | 199,6 | +4,1 |
Ce tableau met en lumière les segments les plus contributifs au dépassement, particulièrement les médicaments et les soins hospitaliers. Cette dérive financière interroge sur les leviers de maîtrise possibles.
Mesures envisagées pour freiner la dérive des dépenses
L’audition a également permis d’aborder des pistes concrètes pour contenir les dépenses. Parmi elles figurent la lutte renforcée contre la fraude sociale, un enjeu clé pour sécuriser les ressources publiques. Le Ministère de la Santé et la Mutualité Française collaborent pour améliorer les contrôles et limiter les abus.
Par ailleurs, la gouvernance et la surveillance exercées par l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) et le Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) jouent un rôle stratégique. Ils proposent des réformes comme la rationalisation des prescriptions afin de lutter contre l’hyper-prescription, qui pèse également sur l’équilibre financier.
Dossiers sensibles : radiologie, transport sanitaire et remboursement des médicaments
L’audition n’a pas éludé les sujets délicats. Le transport sanitaire fait partie des secteurs où la rentabilité est questionnée, tout comme l’activité radiologique, souvent pointée du doigt pour ses coûts élevés.
Par ailleurs, la révision des modalités de remboursement des médicaments est examinée comme un levier potentiel pour équilibrer les comptes. Ces débats s’inscrivent dans une logique plus large de redéfinition du périmètre des dépenses admissibles par la Sécurité sociale.
| Domaine | Enjeu principal | Actions possibles |
|---|---|---|
| Transport sanitaire | Rentabilité et gestion des coûts | Optimisation des parcours et contrôle des prestations |
| Activité radiologique | Coûts élevés et prescriptions non justifiées | Encadrement renforcé et audits ciblés |
| Remboursement des médicaments | Impact budgétaire majeur | Révision des taux et mise en place de génériques |
Les échanges ont mis en relief la complexité à manœuvrer entre efficacité des soins et maîtrise des coûts, une équation difficile mais essentielle pour la pérennité du système.
La place des institutions dans l’élaboration des stratégies budgétaires
Outre la CNAM et le Sénat, d’autres acteurs comme la Cour des comptes surveillent la gestion financière. Leurs rapports nourrissent les travaux de l’Assemblée nationale et la Commission des affaires sociales, qui traitent ces questions avec une attention accrue.
Ce cadre institutionnel permet d’intégrer différentes expertises et d’assurer une meilleure transparence dans la gestion des fonds publics. Pour 2026, le défi sera de concilier contraintes budgétaires et qualité des services rendus aux assurés sociaux.
Les auditions, très suivies, offrent une plateforme pour un débat public essentiel. Elles éclairent les citoyens et renforcent la responsabilité des décideurs.
Impact des décisions sur les assurés et le système de santé
Les politiques budgétaires qui découlent de ces auditions ont des incidences directes sur les prestations et remboursements des assurés. Le retrait ou la restriction de certains remboursements, notamment sur les médicaments, peut influencer la prise en charge médicale.
En parallèle, la maîtrise des dépenses peut favoriser un meilleur équilibre financier durable, garantissant la survie du système pour les générations futures.
Perspectives pour 2026 et au-delà
Les enjeux financiers de l’Assurance Maladie continueront d’exiger vigilance et innovation. La collaboration entre les différents acteurs, leur transparence et la mise en œuvre de mesures concrètes sont indispensables pour garantir un accès aux soins équitable et durable.



