Risques sanitaires et financiers d’un budget d’extrême droite en 2025
Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance maladie, met en garde contre les effets potentiellement délétères d’un « budget d’extrême droite » dans le contexte récent de la politique française. Face à une possible dissolution de l’Assemblée nationale, la perspective d’une majorité parlementaire extrême droite soulève d’importantes inquiétudes quant à la continuité des services publics et à la protection sociale.
Selon Cazeneuve, un virage marqué vers l’austérité budgétaire, affectant la Sécurité sociale, pourrait provoquer l’arrêt de projets essentiels en santé publique : prévention, numérique, organisation des soins et recherche. L’exemple américain, en particulier la restriction récente du droit à l’interruption volontaire de grossesse sous l’administration Trump, est invoqué pour illustrer les possibles régressions sociales et sanitaires en cas d’extrême droite au pouvoir.
Conséquences sur l’accès aux soins et sur les financements publics
Le « budget d’extrême droite » envisagé prévoit des économies drastiques, notamment la suppression de l’Aide médicale d’État (AME) et des prestations sociales pour les étrangers, l’abandon des aides aux énergies renouvelables, et la destruction partielle de l’audiovisuel public. Ces mesures pourraient fragiliser un système déjà tendu. L’incertitude politique renforce cette inquiétude, d’autant que l’Assurance maladie est décrite comme exsangue, et les professionnels de santé en attente de revalorisations indispensables pour maintenir la qualité des services.
Au-delà de la santé, le budget proposé entraînerait une contraction des finances publiques, obligeant à des réformes structurantes mais controversées dès 2026. Le plan d’ajustement, d’un montant de 3,9 milliards d’euros, suggéré par la Cnam, vise à limiter les arrêts maladie prolongés et à accroître la période de carence, déplaçant une partie du coût vers les employeurs via la prévoyance.
| Postes affectés | Mesures envisagées | Conséquences anticipées |
|---|---|---|
| Aide médicale d’État (AME) | Suppression des prestations sociales aux étrangers | Réduction de l’accès aux soins pour les populations vulnérables |
| Services hospitaliers | Gel des projets et attentes de revalorisation | Baisse de la qualité et des capacités d’accueil |
| Arrêts maladie | Limitation de la durée des arrêts > 15 jours et période de carence allongée | Pression accrue sur les salariés et transfert de coûts aux entreprises |
| Audiovisuel et aides à la transition | Destruction de l’audiovisuel public et fin des subventions aux énergies renouvelables | Affaiblissement des services publics d’information et environnementaux |
Instabilité politique et enjeux pour la protection sociale en France
Marguerite Cazeneuve souligne que l’instabilité politique, marquée par l’absence de majorité absolue et un climat de tensions, fragilise le fonctionnement de l’État, notamment dans le domaine crucial de la santé publique. La récente dissolution de l’Assemblée nationale pourrait précipiter un basculement politique qui compromettrait un équilibre budgétaire déjà précaire.
Elle appelle à un consensus entre les forces politiques pour éviter une « double peine » : d’une part, une politique d’austérité difficilement soutenable pour les populations et, d’autre part, une régression dans la gestion des finances publiques et des services sociaux. Cette démarche invitée vise à dépasser les lignes rouges politiques pour privilégier la stabilité et la continuité des services.
| Force politique | Engagement budgétaire | Impact sur les services sociaux |
|---|---|---|
| Centre et gauche modérée | Budget équilibré, maintien des aides sociales | Continuité des soins et soutien aux populations défavorisées |
| Droite et extrême droite | Politique d’austérité, coupes budgétaires sévères | Restrictions d’accès aux soins, baisse des prestations sociales |
| Partis d’opposition minoritaires | Propositions de compromis modéré | Solutions partielles pour protéger l’assurance maladie |
Le défi est donc de taille : garantir l’accès universel à la santé tout en maîtrisant la progression des dépenses publiques, dans un contexte où une « nouvelle normalité » d’instabilité menace le système français de protection sociale.



