Transport médical à La Réunion : tensions autour de la nouvelle convention avec l’Assurance Maladie
Depuis le 1er novembre 2025, la mise en œuvre de la nouvelle convention nationale encadrant le transport sanitaire par taxis conventionnés provoque une perturbation majeure à La Réunion. Imposée par l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) sans réelle concertation, cette réforme suscite la colère des chauffeurs qui limitent désormais leur service pour alerter sur les risques encourus par les patients de l’île.
Les conséquences directes pour les patients vulnérables
L’intersyndicale des chauffeurs souligne plusieurs impacts inquiétants. Les patients fragiles – dialysés, cancéreux, personnes âgées ou à mobilité réduite – subissent des délais d’attente prolongés dans les établissements de soin, des trajets allongés et des détours contraints par le caractère obligatoire du transport partagé. Tous ces obstacles compliquent leur accès régulier aux soins essentiels.
| Impact | Conséquence pour le patient |
|---|---|
| Allongement des temps d’attente | Retards aux rendez-vous médicaux clés |
| Transport partagé obligatoire | Parcours rallongés, fatigue accrue |
| Facturation en cas de refus | Charge financière supplémentaire |
| Suppression de l’accompagnement administratif | Perte de soutien dans les démarches médicales |
| Prescription médicale préalable exigée | Risque de refus de prise en charge |
Dans un contexte où le réseau routier réunionnais est saturé, cette réforme aggrave encore la mobilité médicale, crucial pour une île montagneuse aux trajets souvent complexes.
Inégalités tarifaires et tensions sociales chez les chauffeurs de taxi
Jean-Yves Casano, responsable à l’Uncam, a reconnu la problématique majeure liée au forfait de transport sanitaire fixé à seulement 3 euros à La Réunion, contre 15 euros en métropole. Cette disparité creuse une fracture économique perçue comme une discrimination envers les chauffeurs des départements d’outre-mer.
| Localisation | Forfait transport sanitaire | Conséquences |
|---|---|---|
| Hexagone | 15 euros | Rémunération plus juste et attractive |
| La Réunion | 3 euros | Sous-rémunération, baisse des taxis disponibles |
Les chauffeurs réclament l’application du décret signé en mai 2025 qui prévoit une adaptation aux spécificités ultramarines, notamment les frais plus élevés de la vie locale et les trajets longs et sinueux. Plus de 85.000 personnes à La Réunion dépendent chaque année de ce mode de déplacement patient, rendant cette inégalité tarifaire d’autant plus problématique.
Mobilisation et blocages : un service limité pour une cause majeure
Face à cette situation, les chauffeurs de taxis ont initié une grève de trois jours début octobre 2025, paralysant le transport assis médicalisé sur l’île. Des barrages filtrants aux principaux points d’entrée de l’île – Gillot, Pierrefonds, Sainte-Thérèse – ont causé d’importants embouteillages, impactant au total plus de 7.000 patients dont les rendez-vous ont dû être reportés.
| Événement | Détail | Impact |
|---|---|---|
| Jours de grève | 6-8 octobre 2025 | Chaine de soin interrompue |
| Barrages filtrants | Aux aéroports et zones stratégiques | Embouteillages et blocages |
| Procès-verbaux | 287, dont 156 pour entrave à la circulation | Sanctions légales renforcées |
| Patients affectés | Plus de 7.000 sans transport médical | Retards et annulations de soins |
La préfecture a dû ordonner la levée des blocages et renforcer la surveillance, matérialisant un climat de tension entre les forces de l’ordre, l’Assurance Maladie et les professionnels du transport sanitaire.


